le remede une troiſieme fois (5) : afin
d’éviter toute idée de péché & de
plaiſir défendu, voici ce que je ferai :
je m’imaginerai que c’eſt mon mari
qui, pour me guérir, fait l’œuvre de
Dieu dans mon jardin. Lorſque vous
aurez achevé ma guériſon, nous reprendrons
nos exercices de prieres :
nous ferons une ſeconde lecture ſpirituelle,
& un peu d’oraiſon mentale.
Pendant que Madame la Ducheſſe parlait ainſi, M. Henri Roch s’arrangeait en ſes bras, & commençait l’œuvre de Dieu. Cette œuvre était à peine achevée que Madame, reprenant vie & parole, lui demande : ſans curioſité, M. Roch, comment appellez-vous ce qui me guérit. — Cela s’appelle mon cœur. — Quoi c’eſt là votre cœur ! Je ne l’aurais jamais cru. Ah ! Monſieur, que votre cœur eſt bien fait pour le mien ; & je vous aſſure que ſi nos cœurs étaient toujours enſemble, je ne ſerais jamais malade.