Page:Voisenon - Exercices de dévotion de M. Henri Roch avec Mme la duchesse de Condor, 1786.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
DE M. HENRI ROCH.


Roch, de la guériſon de Madame ; mais je n’aurai pas l’honneur de la revoir. Elle a pour moi une maladie plus à craindre & plus difficile à traiter que les vapeurs. — Ah ! Monſieur Roch, vous m’étonnez, ſerais-je malade ſans le ſavoir ? De grace, dites-moi quelle eſt cette maladie, afin que je faſſe avertir Tronchin, Pomme, & mon confeſſeur. Parlez donc vîte, quelle eſt cette maladie ? — C’eſt la dévotion : c’eſt une maladie qui tue votre ame, qui prolonge votre enfance, & qui ſerait incurable, ſi Madame avoit moins d’eſprit qu’elle en a.

Ce propos plongea Madame la Ducheſſe dans une profonde rêverie & d’où elle ne ſortit que pour dire : ce ſoir, après la comédie du Tartuffe, je vous ramenerai ici ; vous me montrerez en quoi la dévotion eſt une maladie, & ſi vous me le prouvez par de bons exemples tirés, ſoit de la Bible, ſoit d’ailleurs, je ne veux point

G