Roch, de la guériſon de Madame ;
mais je n’aurai pas l’honneur de la
revoir. Elle a pour moi une maladie
plus à craindre & plus difficile à traiter
que les vapeurs. — Ah ! Monſieur
Roch, vous m’étonnez, ſerais-je malade
ſans le ſavoir ? De grace, dites-moi
quelle eſt cette maladie, afin
que je faſſe avertir Tronchin, Pomme,
& mon confeſſeur. Parlez donc vîte,
quelle eſt cette maladie ? — C’eſt la
dévotion : c’eſt une maladie qui tue
votre ame, qui prolonge votre enfance,
& qui ſerait incurable, ſi Madame
avoit moins d’eſprit qu’elle en a.
Ce propos plongea Madame la Ducheſſe dans une profonde rêverie & d’où elle ne ſortit que pour dire : ce ſoir, après la comédie du Tartuffe, je vous ramenerai ici ; vous me montrerez en quoi la dévotion eſt une maladie, & ſi vous me le prouvez par de bons exemples tirés, ſoit de la Bible, ſoit d’ailleurs, je ne veux point