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LETTRES DE VOITURE.

et plus gaie, et par conséquent plus saine. Mais, en attendant que vous veniez, que vous seriez bonne si vous vouliez envoyer devant Mlle [Coulo] et Mlle [de Bois d’Amour ], afin qu’au moins durant ce temps-là j’aie quelqu’un à qui parler de vous, et avec qui je puisse tromper mon impatience !

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Cela est bien hardi, madame, d’effacer trois lignes tout de suite, en écrivant à une marquise. Mais vous savez mieux que personne combien il m’importe que cela soit permis, et de quelle utilité est dans la société humaine la liberté des effaçures. Je n’écris point à [Armande] : car je suis dépité de ce qu’elle ne m’a point écrit ce dernier voyage. J’envoie une bourriche[1]. Le mot était nouveau alors. de galants, que je vous supplie très-humblement de faire mettre entre les mains de sa confidente. Elle en usera comme elle verra plus à propos, et les gardera pour elle si elle juge qu’elle ne les puisse présenter à [Armande], sans donner du soupçon à sa mère. Je la prie pourtant de choisir les plus beaux et de vous les présenter de sa part. Je dirois de la mienne, si j’osois, et si je ne savois bien que vous ne prenez guère de plaisir, quand on vous donne. Je leur envoie aussi des images, pour ce qu’il m’est souvenu que je leur en avois promis. Je ne vous mande rien de votre amie. La pauvre fille, comme je crois, est en un déplorable état. Son mari ne part jamais un moment d’auprès

  1. Panier d’osier, dans quoi on envoie des chapons du Maine, qu’on appelle bourriches (T.)