Page:Voiture - Œuvres, t. 1, éd. Ubicini, 1855.djvu/379

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A LA MARQUISE DE SABLÉ (163...). 331

d’elle. Il l’étouffe à toute heure ; et sa mère ne Té- touffe pas moins. Enfin jamais personne ne fut si peu mariée, et ne le fut tant. Madame, venez vitement voir cela. Je suis, votre, etc.

Post-scriptum inédit. — [Je m’en vais faire un petit voyage à Blois ; mais je serai à Paris dès que je saurai que vous y serez ou que quelqu’un des vôtres y sera.]

121. — A MADAME LA MARQUISE DE SABLÉ. (Inédite 2.)

[Antérieure à 1640’.]

Les précautions avec lesquelles vous priez Mlle de Chalais de me parler de votre affaire, m’ont semblé être d’une personne peu judicieuse et peu généreuse : car vous avez mal jugé de mon cœur, et vous me de- avez faire présumer que vous ne vous résoudriez pas aisément à me faire un plaisir important, puisque vous avez tant de peine à demander de moi un si léger service. Sur ma part de paradis, j’aurois fait pour maître Jean ce que vous avez eu peur que je vous refusasse, et quand ce seroit ma vie que vous eussiez désirée, c’eût été encore la demander avec trop de façon que de la demander de la sorte. Je suis bien marri que vous, qui vous vantez dans la même lettre d’avoir un bon- heur particulier pour connoître les cœurs, connois- siez si mal le mien, et que vous soyez si loin d’imaginer

jusques où va mon affection pour votre service. 

’ Le mal de mère (T.). 2 Mss. de Cotnart, in-4, t. X, p. 556.

’ A cause de la mention qui y est faite de M. de Bullion, le- quel mourut cette même année 1640.