Page:Voiture - Œuvres, t. 2, éd. Ubicini, 1855.djvu/361

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Oui ne voulût mourir pour elle.
Tant elle est belle.

Le soleil cède à ses beaux yeux,
Et ne voit du plus haut des deux
Que lui-même dedans le monde
Qui les seconde.

Baronne[1], pleine de douceur,
Ètes-vous mère, êtes-vous sœur
De ces deux belles si gentilles,
Qu’on dit vos filles ?

Vous avez l’humeur, ce dit-on,
D’un doux et paisible mouton ;
Mais votre peau blanche et très-fine
Est d’une hermine.

[Heureux celui qui seroit sien.
Monsieur du Vigean l’entend bien,
Et fort souvent il là préfèfè
A Lesdiguière.]

Que vois-je si plein de clarté,
D’attraits, de grâce et de beauté.
Si ce n’est Diane, ou l’Aurore,
Ou Flore, ou Fore[2] ?

Les oiseaux vont en toutes parts,
Suivant sa voix ou ses regards,
Zéphire la suit et l’adore,
C’est Flore, ou Fore.

Sur son visage et sous ses pas
Naissent des fleurs et des appas,

  1. La baronne du Vigean.
  2. La fllle aînée de Mme du Vigean, Anne Fors du Vigean, mariée plus tard à M. de Pons, et en secondes noces au duc de Richelieu, neveu de Mme d’Aiguillon.