Aller au contenu

Page:Voiture - Lettres, t. 1, éd. Uzanne, 1880.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point comparables aux célestes. Je croy, Madame, que vous souffrirez sans scrupule que j’appelle ainsi la vostre, et que vous, qui rapportez toutes choses au Ciel, ne voudrez pas luy oster l’honneur d’avoir fait tout seul une si rare personne. Et, certes, ce seroit donner trop d’avantage aux choses d’icy bas que de vous mettre de leur nombre. Et, puis que l’on nous commande de les mespriser, il y a grande apparence de croire que vous n’en estes pas, vous, Madame, qui estes l’objet de l’estime et de l’affection de tous ceux qui vous voyent, et qui n’avez jamais jette les yeux sur pas une ame raisonnable que vous n’ayez gagnée. Je voy bien quelle conséquence vous pouvez tirer de là, si vous tenez la mienne capable de raison ; mais, Madame, je vous supplie tres-humblement de croire que le plus grand effect que vous ayez causé en elle est celuy de l’admiration, et que je suis, quoy que le Faune veuille dire, avec toute sorte de respect, vostre, etc.


A Monsieur ***,
Après que la ville de Corbie eust esté reprise sur les Espagnols par l’armée du Roy.
LETTRE LXXIV.

Monsieur, je vous avoüe que j’aime à me venger, et qu’après avoir souffert durant deux mois que