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Page:Voizard - Etude sur la langue de Montaigne, 1885.djvu/41

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CHAPITRE II

DE L ORTHOGRAPHE DES MANUSCRITS DE MONTAIGNE

C’est surtout dans les lettres et les quelques notes manuscrites qui nous restent de lui qu’on peut le constater. On y rencontre l’orthographe commune, celle qui était le plus en usage dans le vulgaire ; peu de lettres étymologiques ou parasites s’y sont glissées ; on n’y trouve que celles qu’un long usage, une prononciation dialectale ou provinciale a pu y introduire. Voici d’ailleurs comment écrivait notre auteur, le plus souvent, du moins, puisqu’il n’y a rien, alors, d’absolu en orthographe.


Voyelles.

1. Volontiers, Montaigne emploie les abréviations usitées de son temps, et remplace les nasales m, n, par un trait horizontal —, marqué sur la voyelle qui devrait les précéder, surtout dans les éphémérides et dans ses notes ; d’abord il signe presque toujours Mōtaigne ; on rencontre, en outre, dans les éphémérides : Eyquē (n° 16) ; comādemā (n° 17) ; cōtinué (n" 25) ; nominatiō (n° 26) cōandoit (id.) ; cōpaignie (n° 29) ; chābre, eslācer (id.) ; cōbat (n° 31) (n° 35) ; grās, biē, il sāble, cōseils, tātost, devāt (notes sur César) ā (pour an) ; obeissāt (lettre au roi) ; hūble (id.), etc.…

2. A nasal est souvent mis pour e : absant (éphém., n° 23), premieremāt, parāt (id., n° 31) ; singulieremāt (id., n" 35) ; bonemant, changemans (lettre au roi) ; nettemant (lettre à Matignon).