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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/110

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LES RUINES.

CHAPITRE XI.



Causes générales des révolutions et de la ruine des anciens États.

Cependant la cupidité avait suscité entre les hommes une lutte constante et universelle qui, portant sans cesse les individus et les sociétés à des invasions réciproques, occasiona des révolutions successives et une agitation renaissante.

Et d’abord, dans l’état sauvage et barbare des premiers humains, cette cupidité audacieuse et féroce enseigna la rapine, la violence, le meurtre ; et long-temps, les progrès de la civilisation en furent ralentis.

Lorsqu’ensuite les sociétés commencèrent de se former, l’effet des mauvaises habitudes passant dans les lois et les gouvernements, il en corrompit les institutions et le but ; et il s’établit des droits arbitraires et factices, qui dépravèrent les idées de justice et la moralité des peuples.

Ainsi, parce qu’un homme fut plus fort qu’un autre, cette inégalité, accident de la nature, fut prise pour sa loi ; et parce que le fort put ravir au faible la vie, et qu’il la lui conserva, il s’arrogea sur sa personne un droit de propriété abusif, et