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CHAPITRE XI.

rannie, de l’orgueil à l’avilissement, de la présomption au découragement, ont eux-mêmes été les éternels instruments de leurs infortunes.

Et voilà par quels mobiles simples et naturels fut régi le sort des anciens États ; voilà par quelle série de causes et d’effets liés et conséquents, ils s’élevèrent ou s’abaissèrent, selon que les lois physiques du cœur humain y furent observées ou enfreintes ; et dans le cours successif de leurs vicissitudes, cent peuples divers, cent empires tour à tour abaissés, puissants, conquis, renversés, en ont répété pour la terre les instructives leçons… Et ces leçons aujourd’hui demeurent perdues pour les générations qui ont succédé ! Les désordres des temps passés ont reparu chez les races présentes ! les chefs des nations ont continué de marcher dans des voies de mensonge et de tyrannie ! les peuples de s’égarer dans les ténèbres des superstitions et de l’ignorance !

Eh bien ! ajouta le Génie en se recueillant, puisque l’expérience des races passées reste ensevelie pour les races vivantes, puisque les fautes des aïeux n’ont pas encore instruit leurs descendants, les exemples anciens vont reparaître : la terre va voir se renouveler les scènes imposantes des temps oubliés. De nouvelles révolutions vont agiter les peuples et les empires. Des trônes puissants vont être de nouveau renversés, et des catastrophes terribles rappelleront aux hommes que ce n’est