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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/237

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CHAPITRE XXII.

« Et comme l’état social avait introduit des usages et des pratiques composés, le culte, marchant de front, en prit de semblables : les cérémonies, d’abord simples et privées, devinrent publiques et solennelles ; les offrandes furent plus riches et plus nombreuses, les rites plus méthodiques ; on établit des lieux d’assemblée, et l’on eut des chapelles, des temples ; on institua des officiers pour administrer, et l’on eut des pontifes, des prêtres ; on convint de formules, d’époques, et la religion devint un acte civil, un lien politique. Mais dans ce développement, elle n’altéra point ses premiers principes, l’idée de Dieu fut toujours l’idée d’êtres physiques agissant en bien ou en mal, c’est-à-dire imprimant des sensations de peine ou de plaisir ; le dogme fut la connaissance de leurs lois ou manière d’agir ; la vertu et le péché, l’observation ou l’infraction de ces lois ; et la morale, dans sa simplicité native, fut une pratique judicieuse de tout ce qui contribue à la conservation de l’existence, au bien-être de soi et de ses semblables.

« Si l’on nous demande à quelle époque naquit ce système, nous répondrons, sur l’autorité des monuments de l’astronomie elle-même, que ses principes paraissent remonter avec certitude au-delà de quinze mille ans : et si l’on demande à quel peuple il doit être attribué, nous répondrons que ces mêmes monuments, appuyés de traditions