dait du bélier céleste ; il pria le scorpion de ne point répandre son venin sur la nature ; il révéra le crabe de la mer, le scarabée du limon, le poisson du fleuve, et, par une série d’analogies vicieuses, mais enchaînées, il se perdit dans un labyrinthe d’absurdités conséquentes.
« Voilà quelle fut l’origine de ce culte antique et bizarre des animaux ; voilà par quelle marche d’idées le caractère de la divinité passa aux plus viles des brutes, et comment se forma le système théologique très-vaste, très-compliqué, très-savant, qui, des bords du Nil, porté de contrée en contrée par le commerce, la guerre et les conquêtes, envahit tout l’ancien monde ; et qui, modifié par les temps, par les circonstances, par les préjugés, se montre encore à découvert chez cent peuples, et subsiste comme base intime et secrète de la théologie de ceux-là mêmes qui le méprisent et le rejettent. »
À ces mots, quelques murmures s’étant fait entendre dans divers groupes : « Oui, continua l’orateur, voilà d’où vient, par exemple, chez vous, peuples africains ! l’adoration de vos fétiches, plantes, animaux, cailloux, morceaux de bois, devant qui vos ancêtres n’eussent pas eu le délire de se courber, s’ils n’y eussent vu des talismans en qui la vertu des astres s’était insérée. Voilà, nations tartares, l’origine de vos marmousets et de tout cet appareil d’animaux dont vos chamans bigar-