Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xvii
DE C.-F. VOLNEY

les empires et les générations, où vont s’évanouir les chimères des hommes. C’est là qu’il apprit à mépriser ce qu’il appelait les niaiseries humaines, qu’il puisa ces vérités sublimes qui brillent dans ses nombreux écrits, et cette rigidité de principes qui dirigea toujours ses actions.

Après un voyage de trois années, il revint en Europe, et signala son retour par la publication de son Voyage en Égypte et en Syrie. Jamais livre n’obtint un succès plus rapide, plus brillant et moins contesté. Il valut à son jeune auteur l’estime des gens instruits, l’admiration de ses concitoyens et une célébrité européenne : il en reçut des marques flatteuses.

Le baron de Grimm ayant présenté un exemplaire du Voyage en Égypte, à Catherine II, eut l’obligeante attention de le faire au nom de Volney. L’impératrice fit offrir à l’auteur une très-belle médaille en or ; mais lorsque, quelques années après, Catherine eut pris parti contre la France, Volney se hâta d’écrire à Grimm la lettre suivante en lui renvoyant la médaille :


Paris, 4 décembre 1791.
« Monsieur,

« La protection déclarée que S. M. l’impératrice de Russie accorde à des Français révoltés,