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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/274

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LES RUINES.

l’été), et par cela, dieu de science, de bienfaisance, de vertu ; l’autre occupé à détruire dans un empire de ténèbres et de froid (dont le type est le pôle d’hiver), et par cela dieu d’ignorance, de malfaisance et de péché ; qui, par des expressions figurées, ensuite méconnues, appela création du monde le renouvellement de la scène physique à chaque printemps ; appela résurrection le renouvellement des périodes des astres dans leurs conjonctions ; vie future, enfer, paradis, ce qui n’était que le Tartare et l’Élysée des astrologues et des géographes ; en un mot, qui ne fit que consacrer les rêveries déjà existantes du système mystique.


§. XI. Brahmisme, ou système indien.


« Tel encore fut le législateur indien, qui, sous le nom de Mènou, antérieur à Zoroastre et à Moïse, consacra, sur les bords du Gange, la doctrine des trois principes ou dieux que connut la Grèce, l’un desquels, nommé Brahuma ou loupiter, fut l’auteur de toute production ou création (le soleil du printemps) ; le second, nommé Chiven ou Pluton, fut le dieu de toute destruction (le soleil d’hiver) ; et le troisième, nommé Vichenou ou Neptune, fut le dieu conservateur de l’état stationnaire (le soleil solstitial, stator), tous trois distincts, et cependant tous trois ne formant qu’un seul dieu ou pouvoir, lequel, chanté dans les vedas comme dans les hymnes orphiques, n’est autre chose que