tant de livres que vous nous citez, que nous apprenions tant de diverses langues dans lesquelles ils sont composés ! Mille ans de vie n’y suffiraient pas…
« Il n’est pas nécessaire, dirent les docteurs, que vous acquériez tant de science : nous l’avons pour vous…
« Mais vous-mêmes, répliquèrent les hommes simples, avec toute votre science n’êtes-vous pas d’accord ! à quoi sert de la posséder ?
« D’ailleurs, comment pouvez-vous répondre pour nous ? Si la foi d’un homme s’applique à plusieurs, vous-mêmes quel besoin avez-vous de croire ? Vos pères auront cru pour vous, et cela sera raisonnable puisque c’est pour vous qu’ils ont vu.
« Ensuite, qu’est-ce que croire, si croire n’influe sur aucune action ? Et sur quelle action influe, par exemple, de croire le monde éternel ou non ?
« Cela offense Dieu, dirent les docteurs. — Où en est la preuve ? dirent les hommes simples. — Dans nos livres, répondirent les docteurs. — Nous ne les entendons pas, répliquèrent les hommes simples.
« Nous les entendons pour vous, dirent les docteurs.
« Voilà la difficulté, reprirent les hommes sim-