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DE C.-F. VOLNEY

lez donc, monsieur, rendre à l’impératrice un bienfait dont je ne puis plus m’honorer ; veuillez lui dire que si je l’obtins de son estime, je le lui rends pour la conserver ; que les nouvelles lois de mon pays qu’elle persécute ne me permettent d’être ni ingrat ni lâche, et qu’après tant de vœux pour une gloire utile à l’humanité, il m’est douloureux de n’avoir que des illusions à regretter.

C.-F. Volney. »

Le succès brillant qu’obtint le Voyage en Égypte et en Syrie ne fut pas de ces succès éphémères qui ne sont dus qu’aux circonstances ou à la faveur du moment. Parmi les nombreux témoignages qui vinrent attester l’exactitude des récits et la justesse des observations, le plus remarquable sans doute est celui que rendit le général Berthier dans la Relation de la campagne d’Égypte : « Les aperçus politiques sur les ressources de l’Égypte, dit-il, la description de ses monuments, l’histoire des mœurs et des usages des diverses nations qui l’habitent, ont été traités par le citoyen Volney avec une vérité et une profondeur qui n’ont rien laissé à ajouter aux observateurs qui sont venus après lui. Son ouvrage était le guide des Français en Égypte, c’est le seul qui ne les ait jamais trompés. »

Quelques mois après la publication de son voyage, Volney fut nommé pour remplir les