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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/38

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xxviii
NOTICE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

rique que le commandement de l’armée d’Italie venait de lui être confié : « Pour peu que les circonstances le secondent, dit-il en présence de plusieurs réfugiés français, ce sera la tête de César sur les épaules d’Alexandre. »

Cependant la liberté avait dégénéré en licence ; l’anarchie versait sur la France ses poisons destructeurs. Volney, qui ne pouvait plus défendre à la tribune les principes de la justice et de l’humanité, les proclamait dans des écrits pleins d’énergie et de patriotisme, et ne craignit pas de braver les hommes de 93 : tantôt il les accablait sous le poids de l’évidence, et leur reprochait hardiment leurs forfaits journaliers ; tantôt, maniant l’arme acérée du sarcasme, il s’écriait :

« Modernes Lycurgues, vous parlez de pain et de fer : le fer des piques ne produit que du sang ; c’est le fer des charrues qui produit du pain ! »

C’en était trop sans doute pour ne pas subir le sort de tout homme vertueux, de tout patriote éclairé ; Volney fut dénoncé comme royaliste, et chargé de fers : sa détention dura dix mois, et il ne dut sa liberté qu’aux événements du 9 thermidor.

Enfin l’horizon s’éclaircit après l’orage, et un gouvernement nouveau parut vouloir mettre tous ses efforts à obtenir le titre de gouvernement réparateur. On donna une forte impulsion à l’in-