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Page:Volney - Œuvres choisies, Lebigre, 1836.djvu/90

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LES RUINES.

CHAPITRE V.



Condition de l’homme dans l’univers.

Et après quelques moments de silence, le Génie reprit en ces termes :

« Je te l’ai dit, ô ami de la vérité ! l’homme reporte en vain ses malheurs à des agents obscurs et imaginaires ; il recherche en vain à ses maux des causes mystérieuses… Dans l’ordre général de l’univers, sans doute sa condition est assujettie à des inconvénients ; sans doute son existence est dominée par des puissances supérieures ; mais ces puissances ne sont ni les décrets d’un destin aveugle, ni les caprices d’êtres fantastiques et bizarres : ainsi que le monde dont il fait partie, l’homme est régi par des lois naturelles, régulières dans leur cours, conséquentes dans leurs effets, immuables dans leur essence ; et ces lois, source commune des biens et des maux, ne sont point écrites au loin dans les astres, ou cachées dans des codes mystérieux ; inhérentes à la nature des êtres terrestres, identifiées à leur existence, en tout temps, en tout lieu, elles sont présentes à l’homme, elles agissent sur ses sens, elles avertissent son intelligence, et portent à chaque