les orages, asservi tous les éléments : ah ! comment tant d’élans sublimes se sont-ils mélangés de tant d’égarements ?
CHAPITRE VII.
Principe des Sociétés.
Cependant, errants dans les bois et aux bords des fleuves, à la poursuite des fauves et des poissons, les premiers humains, chasseurs et pêcheurs, entourés de dangers, assaillis d’ennemis, tourmentés par la faim, par les reptiles, par les bêtes féroces, sentirent leur faiblesse individuelle ; et, mus d’un besoin commun de sûreté et d’un sentiment réciproque de mêmes maux, ils unirent leurs moyens et leurs forces ; et quand l’un encourut un péril, plusieurs l’aidèrent et le secoururent ; quand l’un manqua de subsistance, un autre le partagea de sa proie : ainsi les hommes s’associèrent pour assurer leur existence, pour accroître leurs facultés, pour protéger leurs jouissances ; et l’amour de soi devint le principe de la société.
Instruits ensuite par l’épreuve répétée d’accidents divers, par les fatigues d’une vie vagabonde, par les soucis de disettes fréquentes, les hommes