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Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/195

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des essais répétés et lents apprissent à l’homme brut l’usage de ses organes ; que l’expérience accumulée


de générations successives eût inventé et perfectionné les moyens de la vie, et que l’esprit, dégagé de l’entrave des premiers besoins, s’élevât à l’art compliqué de comparer des idées, d’asseoir des raisonnemens, et de saisir des rapports abstraits. chapitre i. Origine de l’idée de Dieu : culte des élémens et des puissances physiques de la nature. ce ne fut qu’après avoir franchi ces obstacles, et parcouru déjà une longue carrière dans la nuit de l’histoire, que l’homme méditant sur sa condition, commença de s’apercevoir qu’il était soumis à des forces supérieures à la sienne et indépendantes de sa volonté. Le soleil l’éclairait, l’échauffait ; le feu le brûlait, le tonnerre l’effrayait, l’eau le submergeait, le vent l’agitait ; tous le êtres exerçaient sur lui une action puissante et irrésistible. Long-tems automate, il subit cette action sans en rechercher la cause ; mais, du moment qu’il voulut s’en rendre compte, il tomba dans l’étonnement ; et passant de la surprise d’une première pensée à la rêverie de la curiosité, il forma une série de raisonnemens. D’abord, considérant l’action des élémens sur lui, il conclut de sa part une idée de faiblesse,


d’assujettissement, et de leur part