une idée de puissance, de domination ; et cette idée de puissance fut le type primitif et fondamental de toute idée de la divinité. Secondement, les êtres naturels dans leur action excitaient en lui des sensations de plaisir ou de douleur, de bien ou de mal : par un effet naturel de son organisation, il conçut pour eux de l’amour ou de l’aversion ; il desira ou redouta leur présence ; et la crainte ou l’espoir furent le principe de toute idée de religion. Ensuite, jugeant de tout par comparaison, et remarquant dans ces êtres un mouvement spontané comme le sien, il supposa à ce mouvement une volonté, une intelligence de l’espèce des siennes ; et de là, par induction, il fit un nouveau raisonnement. -ayant éprouvé que certaines pratiques envers ses semblables avaient l’effet de modifier à son gré leurs affections et de diriger leur conduite, il employa ces pratiques avec les êtres puissans de l’univers ; il se dit : " quand mon semblable, plus fort que moi, veut me faire du mal, je m’abaisse devant lui, et ma prière a l’art de le calmer. Je prierai les êtres puissans qui me frappent ; je supplierai les intelligences des vents, des astres, des eaux, et elles m’entendront : je les conjurerai de détourner les maux,
de me donner les biens dont elles disposent ;
je les toucherai par mes larmes, je les
fléchirai par mes dons, et je jouirai du
bien-être ".
Et l’homme, simple dans l’enfance de sa raison,
parla au soleil, à la lune ; il anima de