étoiles ou aux groupes qu’il en formait, les noms mêmes des objets terrestres qui leur répondaient. Ainsi l’éthiopien de Thèbes appela astres de l’inondation ou du verse-eau, ceux sous lesquels le fleuve commençait son débordement ;
astres du bœuf ou du taureau, ceux sous
lesquels il convenait d’appliquer la charrue à la
terre ; astres du lion, ceux où cet animal,
chassé des déserts par la soif, se montrait sur
les bords du fleuve ; astres de l’épi ou de la
vierge moissonneuse, ceux où se recueillait la
moisson ; astres de l’agneau, astres des
chevreaux, ceux où naissaient ces animaux
précieux : et ce premier moyen résolut une première
partie des difficultés.
D’autre part, l’homme avait remarqué, dans les
êtres qui l’environnaient, des qualités distinctives
et propres à chaque espèce ; et par une première
opération, il en avait retiré un nom pour les
désigner ; par une seconde, il y trouva un moyen
ingénieux de généraliser ses idées ; et, transportant
le nom déjà inventé à tout ce qui présentait une
propriété, une action analogue ou semblable, il
enrichit son langage d’une métaphore perpétuelle.
Ainsi, le même éthiopien ayant observé
que le retour de l’inondation répondait
constamment à l’apparition d’une très-belle étoile
qui, à cette époque, se montrait vers la source
du Nil, et semblait avertir le laboureur
de se garder de la surprise des eaux, il compara
cette action à celle de l’animal qui, par son
aboiement, avertit d’un