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Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/219

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terrestres en purs ou impurs, en sacrés ou abominables, selon que leurs espèces se trouvèrent du nombre des constellations de l’un des deux dieux, et firent partie de leur domaine ; ce qui


produisit d’une part les superstitions de souillures et de purifications, et de l’autre les prétendues vertus efficaces des amulettes et les talismans. Vous concevez maintenant, continua l’orateur en s’adressant aux indiens, aux perses, aux juifs, aux chrétiens, aux musulmans ; vous concevez l’origine de ces idées de combats, de rebellions, qui remplissent également vos mythologies. Vous voyez ce que signifient les anges blancs et les anges noirs, les chérubins et les séraphins à tête d’aigle, de lion, ou de taureau, les deûs, diables ou démons à cornes de bouc, à queue de serpent ; les trônes et les dominations rangés en sept ordres ou gradations comme les sept sphères des planètes ; tous êtres jouant les mêmes rôles, ayant les mêmes attributs dans les vedes, les bibles ou le zend-avesta, soit qu’ils aient pour chef Ormuzd ou Brama, Typhon ou Chiven, Michel ou Satan ; soit qu’ils se présentent sous la forme de géans à cent bras et à pieds de serpent, ou de dieux métamorphosés en lions, en ibis, en taureaux, en chats, comme dans les contes sacrés des grecs et des égyptiens ; vous apercevez la filiation successive de ces idées, et comment, à mesure qu’elles se sont éloignées de leurs sources, et que les esprits se son