Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/73

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rtus civiles. De ce que tout citoyen contribuait également de ses biens et de sa personne, les armées et les fonds étaient inépuisables, et les nations déployaient des masses imposantes de forces. De ce que la terre était libre, et sa possession sûre et facile, chacun était propriétaire ; et la division des propriétés conservait les moeurs en rendant le luxe impossible. De ce que chacun cultivait pour lui-même, la culture était plus active, les denrées plus abondantes, et la richesse particulière faisait l’opulence publique. De ce que l’abondance des denrées rendait la subsistance facile, la population fut rapide et nombreuse, et les états atteignirent en peu de tems le terme de leur plénitude. De ce qu’il y eut plus de production que de consommation, le besoin du commerce naquit, et il se fit de peuple à peuple des échanges qui augmentèrent leur activité et leurs jouissances réciproques. Enfin, de ce que certains lieux, à certaines époques, réunirent l’avantage d’être bien gouvernés à celui d’être placés sur la route de la plus active circulation, ils devinrent des entrepôts florissans de commerce, et des siéges puissans de domination. Et sur les rives du Nil et de la Méditerranée, du Tigre et de l’Euphrate, les richesses de l’Inde et de l’Europe, entassées, élevèrent successivement la splendeur de cent