s yeux qu’un voyage fatigant, qu’un songe pénible ; son corps, qu’une prison, obstacle à sa félicité ; et la terre, un lieu d’exil et de pélerinage, qu’il ne daigna plus cultiver. Alors une oisiveté
sacrée s’établit dans le monde politique ; les
campagnes se désertèrent, les friches se
multiplièrent, les empires se dépeuplèrent, les
monumens furent négligés ; et de toutes parts
l’ignorance, la superstition, le fanatisme joignant
leurs effets, multiplièrent les dévastations et les
ruines.
Ainsi agités par leurs propres passions, les hommes
en masses ou en individus, toujours avides et
imprévoyans, passant de l’esclavage à la tyrannie,
de l’orgueil à l’avilissement, de la présomption
au découragement, ont eux-mêmes été les éternels
instrumens de leurs infortunes.
Et voilà par quels mobiles simples et naturels
fut régi le sort des anciens états ; voilà par quelle
série de causes et d’effets liés et conséquens, ils
s’élevèrent ou s’abaissèrent selon que les lois
physiques du cœur humain y furent obserées
ou enfreintes ; et dans le cours successif de leurs
vicissitudes, cent peuples divers, cent empires
tour à tour abaissés, puissans, conquis, renversés,
en ont répété pour la terre les instructives
leçons… et ces leçons aujourd’hui demeurent
perdues pour les générations qui ont succédé ! Les
désordres des tems passés ont reparu chez les races
présentes ! Les chefs des nations ont continué de
marcher dans des voies de mensonge et de tyrannie !
Les peuples de s’égarer
dans les t