quées, se lavaient les mains, les pieds, se taillaient les ongles, se peignaient la barbe ; puis étendant par terre des tapis, et se tournant vers le midi, les bras tantôt ouverts et tantôt croisés, ils faisaient des génuflexions et des prostrations, et dans le souvenir des revers essuyés pendant leur dernière guerre, ils s’écriaient : " Dieu clément, Dieu miséricordieux, as-tu donc abandonné ton peuple fidèle ? Toi qui as promis au prophète l’empire des nations et signalé
la religion par tant de triomphes, comment
livres-tu les vrais croyans aux armes des
infidèles " ? Et les imans et les santons
disaient au peuple : " c’est le châtiment de vos
péchés. Vous mangez du porc, vous buvez du vin ;
vous touchez les choses immondes : Dieu vous a
punis. Faites pénitence, purifiez-vous ; dites la
profession de foi ; jeûnez de l’aurore au
coucher ; donnez la dîme de vos biens aux mosquées ;
allez à la Mekke ; et Dieu vous rendra la
victoire ". Et le peuple reprenant courage, jetait de
grands cris : il n’y a qu’un Dieu, dit-il, saisi
de fureur, et Mahomet est son prophète : anathême à
quiconque ne croit pas !…
" Dieu de bonté, accorde-nous d’exterminer ces
chrétiens : cest pour ta gloire que nous
combattons, et notre mort est un martyre pour ton
nom ". -et alors, offrant des victimes, ils se
préparèrent aux combats.
D’autre part, les russes, à genoux, s’écrioient :
" rendons graces