Au milieu de leurs cris, le front calme et serein,
Mahomet marche en maître, et l’olive à la main :
La trêve est publiée ; et le voici lui-même.
Scène III.
Invincibles soutiens de mon pouvoir suprême,
Noble et sublime Ali, Morad, Hercide, Ammon,
Retournez vers ce peuple, instruisez-le en mon nom ;
Promettez, menacez ; que la vérité règne ;
Qu’on adore mon dieu, mais surtout qu’on le craigne.
Vous, Séide, en ces lieux !
Le dieu qui vous inspire a marché devant moi.
Prêt à mourir pour vous, prêt à tout entreprendre,
J’ai prévenu votre ordre.
Qui fait plus qu’il ne doit ne sait point me servir.
J’obéis à mon dieu ; vous, sachez m’obéir.
Ah ! Seigneur ! Pardonnez à son impatience.
Élevés près de vous dans notre tendre enfance,
Les mêmes sentiments nous animent tous deux :
Hélas ! Mes tristes jours sont assez malheureux !
Loin de vous, loin de lui, j’ai langui prisonnière ;
Mes yeux de pleurs noyés s’ouvraient à la lumière :
Empoisonneriez-vous l’instant de mon bonheur ?
Palmire, c’est assez ; je lis dans votre cœur :
Que rien ne vous alarme, et rien ne vous étonne.
Allez : malgré les soins de l’autel et du trône,
Mes yeux sur vos destins seront toujours ouverts ;
Je veillerai sur vous comme sur l’univers.
Vous, suivez mes guerriers ; et vous, jeune Palmire,
En servant votre dieu, ne craignez que Zopire.