Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/315

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C’est affaire d’Etat, vois-tu, que tout ceci.

SANCHETTE

Comment d’Etat ?

MORILLO

Eh, oui, j’apprends que près d’ici
Tous les Français font en campagne
Pour donner un maître à l’Espagne.

SANCHETTE

Qu’est-ce que cela fait ?

MORILLO

On dit qu’en ce canton,
Alamir est leur espion ;
Cette Dame est errante, et : chez moi se déguise ;
Elle a tout l’air d’être comprise
Dans quelque conspiration ;
Et si tu veux que je le dise,
Tout cela sent la pendaison.
J’ai fait une grosse sottise,
De faire entrer dans ma maison
Cette Dame en ce temps de crise,
Et cet agréable fripon,
Qui me joue, et qui la courtise :
Je veux qu’il parte tout de bon,
Et qu’ailleurs il s’impatronise.

SANCHETTE

Lui, mon père, ce beau garçon ?

MORILLO

Lui — même, il peut ailleurs donner la sérénade.


Scène V

Morillo, Sanchette, Guillot
GUILLOT

tout essouflé.

Au secours, au secours, ah, quelle étrange aubade

MORILLO

Quoi donc ?

SANCHETTE

Qu’a-t-il donc fait ?

GUILLOT

Dans ces jardins là-bas