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VARIANTE DU TEMPLE DE LA GLOIRE.

lidie.

Ne fuyez point Bélus ; employez Tart des dieux
A fléchir ce grand cœur autrefois vertueux.
Les Muses, dans ces bocages,
Inspirent vos chants divins ;
Vous calmez les monstres sauvages ;
Enchantez les cruels humains.

chœur.

Enchantons les cruels humains.

(Ils recommencent leurs danses.)
une bergère.

Le dieu des beaux-arts peut seul nous instruire,
Mais le seul Amour peut changer les cœurs ;
Pour les adoucir, il faut les séduire :
Du seul dieu d’amour les traits sont vainqueurs.

(On danse.)
une bergère.

Descends, dieu charmant, viens monter ta lyre.
Viens former les sons du dieu des neuf sœurs ;
Prête à la vertu ta voix, ton sourire.
Tes traits, ton flambeau, tes liens de fleurs.

(On danse.)
un berger.

Vers ce temple où la Mémoire
Consacre les noms fameux,
Nous ne levons point nos yeux :
Les bergers sont assez heureux
Pour voir au moins que la gloire
N*est point faite pour eux.

(On entend un bruit de timbales et de trompettes.)

Scène III

chœur de guerriers.

La guerre sanglante,
La mort, l’épouvante,
Signalent nos fureurs.
Livrons-nous un passage,
A travers le carnage.
Au faite des grandeurs.

chœur de bergers.

Quels sons affreux, quel bruit sauvage !
Ô Muses, protégez nos fortunés climats !

un berger.

Gloire, dont le nom semble avoir tant d’appas,
Serait-ce là votre langage ?

chœur de guerriers.

Les éclairs embrasent les cieux,