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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/387

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VARIANTE DU TEMPLE DE LA GLOIRE.

La foudre menace la terre ;

Déclarez-vous, grands dieux,

Par la voix du tonnerre, Que Bélus arrive en ces lieux ?

SCÈNE IV.

BÉLUS ET LES PRécéDBNTS. BÉLUS.

Où suis-je ? qu’ai-je vu ?

Non, je ne puis le croire ;

Ce temple qui m*est dû,

Ce séjour de la Gloire

S’est fermé devant moi. Mes soldats ont p&Ii d’effroi. La foudre a dévoré les dépouilles sanglantes Que j’allais consacrer à Mars ; Elle a brisé mes étendards

Dans mes mains triomphantes.

Dieux implacables, dieux Jaloux, Qu’ai-Je donc fait qui vous outrage ? J*ai fait trembler l’univers sous mes coups, J’ai mis des rois à mes genoux, Et leurs sujets dans l’esclavage ; Je me suis vengé comme vous. Que demandez-vous davantage ?

CHOEOR DE BERGERS.

On n’imite point les dieux Par les horreurs de la guerre ; ]1 faut, pour être aimé d’eux, Se faire aimer sur la terre.

UNE BERGÈRE.

Un roi que rien n’attendrit Est des rois le plus à plaindre ; Bientôt lui-même il gémit Quand il se fait toujours craindre.

CBGiUR DE BERGERS.

Un roi que rien n’attendrit, etc.

BÉLUS.

Quoi ! dans ces lieux on brave ma fureur. Quand le monde à mes pieds se tait dans l’épouvante ?

(On entend le son des musettes.)

Un plaisir inconnu me surprend et m’enchante Dans le sein même de l’horreur.

(Les musettes continuent.)

De ces simples bergers la candeur innocente Dans mon cœur étonné fait passer sa douceur.

^On danse.)

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