Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/518

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(4i SÉMIRAMIb.

SCENE IV.

ARZACE, sur le devant du théâtre, avec MITRA NE, qui reste auprès do lui ; ASSUR, vers un des cdtés, avec CEDAR et sa suite.

ARZACE.

De tout ce qu’il m’a dit que mon âme est émue ! Quels crimes ! quelle cour ! et qu’elle est peu connue ! Quoi ! Ninus, quoi ! mon maître est mort empoisonné ! Et je ne vois que trop qu’Assur est soupçonné.

M I T R à N E, approchant d’Arzace.

Des rois de Babj ione Assur tient la naissance ; Sa fière autorité veut de la déférence : La reine le ménage, on craint de l’offenser ; Et l’on peut sans rougir devant lui s’abaisser.

ARZACE.

Devant lui ?

ASSUR y dans l’enfoncement, à Cédar.

Me trompé-je ? Arzace à Babylone ! Sans mon ordre ! Qui ? lui ! Tant d’audace m’étonne.

ARZACE.

Quel orgueil !

ASSLR.

Approchez : quels intérêts nouveaux Vous font abandonner vos camps et vos drapeaux ? Des rives de l’Oxus quel sujet vous amène ?

ARZACE.

Mes services, seigneur, et Tordre de la reine.

ASSUR.

Quoi I la reine vous mande ?

ARZACE.

Oui.

ASSUR.

Mais savez-vous bien Que pour avoir son ordre on demande le mien ?

ARZACE.

Je l’ignorais, seigneur, et j’aurais pensé même Blesser, en le croyant, l’honneur du diadème. Pardonnez ; un soldat est mauvais courtisan.