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ACTE I, SCÈNE IV. 515

Nourri dans la Scythie, aux plaines d’Arbazan, J’ai pu servir la cour, et non pas la connaître.

ASSUR.

L’âge, les temps, les lieux, vous l’apprendront peut-être ;

Mais ici par moi seul au pied du trône admis,

Que venez-vous chercher près de Sémiramis ? *

ÂRZACE.

J’ose lui demander le prix de mon courage. L’honneur de la servir.

ASSUR.

Vous osez davantage. Vous ne m’expliquez pas vos vœux présomptueux : Je sais pour Azéma vos desseins et vos feux.

ARZACE.

Je l’adore, sans doute, et son cœur où j’aspire Est d’un prix à mes yeux au-dessus de Tempire : Et mes profonds respects, mon amour...

ASSUR.

Arrêtez. Vous ne connaissez pas à qui vous insultez. Qui ? vous I associer la race d’un Sarmate Au sang des demi-dieux du Tigre et de l’Euphrate ? Je veux bien par pitié vous donner un avis : Si vous osez porter jusqu’à Sémiramis L’injurieux aveu que vous osez me faire. Vous m’avez entendu, frémissez, téméraire : Mes droits impunément ne sont pas offensés.

ARZACE.

J’y cours de ce pas même, et vous m’enhardissez : C’est l’effet que sur moi lit toujours la menace. Quels que soient en ces lieux les droits de votre place, Vous n’avez pas celui d’outrager un soldat Qui servit et la reine, et vous-même, et l’État. Je vous parais hardi ; mon feu peut vous déplaire : Mais vous me paraissez cent fois plus téméraire, Vous qui, sous votre joug prétendant m’accabler. Vous croyez assez grand pour me faire trembler.

ASSUR.

Pour vous punir peut-être ; et je vais vous apprendre Quel prix de tant d’audace un sujet doit attendre.

ARZACE.

Tous deux nous l’apprendrons.