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516 SÉMIRAHIS.

SCENE V.

SEMIRAMIS paraît dans le fond, appuyée sur ses femmes ; T Â N E, son confident, Ta au-devant d’Assur ; à SSUR, ARZACE, MITRANË.

OTANE.

Seigneur, quittez ces lieux. La reine en ce moment se cache à tous les yeux ; Respectez les douleurs de son âme éperdue. Dieux, retirez la main sur sa tête étendue !

A R Z à G E, en se retirant Que je la plains !

A s su R, i l’un des siens.

Sortons ; et, sans plus consulter, De ce trouble inouï songeons à profiter.

(Il sort avec sa suite.) (Sémiramis avance sur la scène.)

OTANE, revenant  Sémiramis.

reine ! rappelez votre force première :

Que vos yeux, sans horreur, s’ouvrent à la lumière.

SÉMIRAMIS.

voiles de la mort, quand viendrez-vous couvrir Mes yeux remplis de pleurs, et lassés de s’ouvrir !

(Bile marche éperdue sur la scène, croyant voir l’ombre de Ninus.)

Abîmes, fermez-vous ; fantôme horrible, arrête : Frappe, ou cesse à la fin de menacer ma tête. Arzace est-il venu ?

OTANE.

Madame, en cette cour, Arzace auprès du temple a devancé le jour.

SÉMIRAMIS.

Cette voix formidable, infernale ou céleste.

Qui dans Pombre des nuits pousse un cri si funeste,

M’avertit que, le jour qu’Arzace doit venir,

Mea douloureux tourments seront prêts à finir.

OTANE.

Au sein de ces horreurs goûtez donc quelque joie : Espérez dans ces dieux dont le bras se déploie.

SÉMIRAMIS.

Arzace est dans ma cour !... Ah ! je sens qu’à son nom L’horreur de mon forfait trouble moins ma raison.