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VARIANTES DE ZULIME.

Je dois (Je l'ai juré) servir votre tendresse ;
Il n’est qu’un seul moyen de tenir ma promesse,
Le voici.

(Elle se frappe.)

RAMIRE, courant vers Alide.

Ciel ! Alide !

ALIDE, aux gardes.

Arrêtez son transport.
(A Zulime.)
Je n’ai pu le céder qu’en me donnant la mort.
(A Ramire.)
Adieu ; puisse du ciel la fureur adoucie
Pardonner mon trépas, et veiller sur ta vie !

RAMIRE, entre les bras des gardes.

Je me meurs !

bénassar.

Ah ! courez, qu’on vole à leur secours.

ramire.

Achevez mon trépas, ayez soin de ses jours.

ALIDE, à Zulime.

Eh bien ! ai-]e apaisé votre injuste colère ?
Vos bienfaits sont payés, le prix doit vous en plaire.
Nos cœurs des mêmes feux avaient dft s’enflammer ;
Mais jugez qui des deux a su le mieux aimer.
C’en est fait.

ZULIME.

Malheureuse et trop chère victime !
Mon père, que Je sens tout le poids do mon crime !
De Ramire et de vous J’ai tissu tous les maux ;
Mes mains de toutes parts ont creusé des tombeaux :
Mon amant me déteste, et mon amie expire.

BÉNASSAR.

Que cet exemple horrible au moins serve à t’instruire :
Le ciel nous punit tous de tes funestes feux ;
Et l’amour criminel fut toujours malheureux.

FIN DES VARIANTES DE ZULIME.