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DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.


LETTRE DU MINISTRE BERTIN À M. HENNIN,
résident de france à genève[1].

Fontainebleau, 17 octobre 1774.

J’ai eu l’honneur de vous écrire, monsieur, de la part du roi, pendant le voyage de Compiègne, pour vous confier l’objet des ordres dont vous êtes dépositaire, et de vous inviter à me faire part de vos observations sur cet objet, et surtout sur les démarches ou précautions ultérieures que l’on pourrait avoir à prendre, si vous en aviez quelqu’une à me faire. Je n’ai point reçu de réponse. J’ai eu occasion d’en dire, il y a quelques jours, un mot à Sa Majesté, et je lui ajoutai que je vous écrirais. Je vous prie donc de me faire réponse, ne fût-ce que pour accuser la réception de ma première lettre et de celle-ci, en cas que vous n’ayez aucune réflexion à me proposer à ce sujet, et de mettre votre réponse sous double enveloppe. Au surplus, je dois vous prévenir que, s’il y avait quelque démarche à faire en pays étranger, le roi n’est point dans l’intention, du moins quant à présent, que son nom paraisse. Ainsi je vous prie de vous régler sur cela en cas d’événement, et jusqu’à ce que vous eussiez des ordres contraires.

Je suis avec un parfait attachement, monsieur, votre, etc.


LETTRE DE L’INTENDANT DE BOURGOGNE[2]
à m. bertin.

À Paris, le 15 janvier 1775.

Monsieur, vous avez adressé, le 19 juillet de l’année dernière, à M. Amelot, mon prédécesseur à l’intendance de Bourgogne, un paquet cacheté pour le faire passer au subdélégué le plus voisin de Genève, avec ordre de le garder, et de ne l’ouvrir que lorsqu’il recevrait, soit de vous, monsieur, soit de M. Hennin, résident de France à Genève, soit de M. Amelot, l’ordre de le décacheter. M. Amelot s’est conformé à vos intentions, ainsi que le subdélégué de Gex, à qui le paquet a été envoyé. Comme il s’est écoulé six mois depuis cette époque, et que M. Hennin, sans s’ouvrir sur l’objet dont il s’agit, a fait entendre à mon subdélégué que l’affaire relative au paquet n’aurait pas lieu, je vous prie, monsieur, de me mander s’il doit toujours garder ce paquet, ou s’il convient qu’il me le renvoie pour vous être remis. Je me conformerai à ce que vous croirez devoir prescrire à cet égard.

Je suis avec un profond respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Dupleix.
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