Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/249

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Du nom d’ennui la paix du cœur,
Et la constance de sottise.
Heureux qui voit couler ses jours
Dans la mollesse et l’incurie,
Sans intrigues, sans faux détours,
Près de l’objet de ses amours,
Et loin de la coquetterie !
Que chaque jour rapidement
Pour de pareils amants s’écoule !
Ils ont tous les plaisirs en foule,
Hors ceux du raccommodement.
Quelques amis dans ce commerce
De leur cœur que rien ne traverse
Partagent la chère moitié ;
Et, dans une paisible ivresse,
Ce couple avec délicatesse
Aux charmes purs de l’amitié
Joint les transports de la tendresse…

Rendez-nous donc votre présence,
Galant prieur de Trigolet,
Très-aimable et très-frivolet[1] :
Venez voir votre humble valet
Dans le palais de la Constance.
Les Grâces avec complaisance
Vous suivront en petit collet ;
Et moi leur serviteur follet,
J’ébaudirai Votre Excellence
Par des airs de mon flageolet[2],
Dont l’Amour marque la cadence
En faisant des pas de ballet.



  1. Variante :
    Très-aimable et très-frivolet ;
    Les Grâces avec complaisance.
  2. Variante :
    Par quelques airs de flageolet.