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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/308

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Détend les cordes de ma lyre ;
Vénus ne veut plus me sourire,
Les Grâces détournent leurs pas.
Ma muse, les yeux pleins de larmes,
Saint-Lambert, vole auprès de vous ;
Elle vous prodigue ses charmes :
Je lis vos vers, j’en suis jaloux.
Je voudrais en vain vous répondre ;
Son refus vient de me confondre :
Vous avez fixé ses amours,
Et vous les fixerez toujours.
Pour former un lien durable
Vous avez sans doute un secret ;
Je l’envisage avec regret,
Et ce secret, c’est d’être aimable.




ÉPÎTRE L.


À MADEMOISELLE DE LUBERT.


Charmante Iris, qui, sans chercher à plaire,
Savez si bien le secret de charmer ;
Vous dont le cœur, généreux et sincère,
Pour son repos sut trop bien l’art d’aimer ;
Vous dont l’esprit, formé par la lecture,
Ne parle pas toujours mode et coiffure ;
Souffrez, Iris, que ma muse aujourd’hui
Cherche à tromper un moment votre ennui.
Auprès de vous on voit toujours les Grâces :
Pourquoi bannir les Plaisirs et les Jeux ?
L’Amour les veut rassembler sur vos traces :
Pourquoi chercher à vous éloigner d’eux ?
Du noir chagrin volontaire victime,
Vous seule, Iris, faites votre tourment,
Et votre cœur croirait commettre un crime
S’il se prêtait à la joie un moment.
De vos malheurs je sais toute l’histoire ;