Les dames d’honneur de Cythère
En pourraient parler dignement ;
Mais un profane doit se taire.
Sa cour dit qu’il s’occupe à faire
Une famille de héros,
Ainsi qu’ont fait très à propos
Son aïeul et son digne père.
Daignez pour moi remercier
Votre ministre magnifique ;
D’un fade éloge poétique
Je pourrais fort bien l’ennuyer ;
Mais je n’aime pas à louer ;
Et ces offrandes si chéries
Des belles et des potentats,
Gens tout nourris de flatteries,
Sont un bijou qui n’entre pas
Dans son baguier de pierreries.
Adieu : faites bien au Saxon
Goûter les vers de l’Italie
Et les vérités de Newton ;
Et que votre muse polie
Parle encor sur un nouveau ton
De notre immortelle Émilie[1].
ÉPITRE LXXIII.
Auguste fille et mère de héros,
Vous ranimez ma voix faible et cassée,
Et vous voulez que ma muse lassée
Comme Louis ignore le repos.
- ↑ Beuchot a reproduit ici une épître au roi de Prusse, qui fait partie de la lettre du 9 mars 1747. — Il suffit, croyons-nous, qu’on la trouve dans cette lettre.