Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/506

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49G l'ÔKSIl'S MKLKES.

Oïl noinmc IVoidcur de génie;

Kt le jugement escorté

De quel(|iie brillante saillie

^ ])asserait i)Our la folie.

De ces sottises dégoûté,

Je cours, de la Philosophie,

Contre les ellbrts de Tcnnni

Implorer le solide appui.

Dcscartc, en sa nouvelle école,

Snrprit, éclaira les esprits;

Sur Aristote et ses débris

Nous élevâmes son idole.

L'Anglais, en tout notre rival.

Veut abattre aujourd'hui ce culte.

Le Français, toujours inégal.

Lui-même approuve cette insulte.

Moi, dans mon petit tribunal.

Du préjugé national

Et des passions en tumulte ■

Évitaid le ton magistral.

Philosophe, jurisconsulte,

Soit que je juge hien ou mal.

Je suis au moins im])artial.

Par la clarté la plus brillante

Dissipant une affreuse nuit,

Locke, en sa démarche un peu lente,

Vers la vérité nous conduit;

Mais, dans sa route fatigante,

Avec peine un lecteur le suit.

D'un air trop somhre il nous instruit,

Et des fleurs la couleur riante

Chez lui n'annonce pas le fruit.

Par ces fleurs Malbranclie sait plaire :

Tout chez lui n'est pas vérité;

Mais, de ses grâces enchanté,

L'esprit ne peut être sévère

Quand le cœur est si hien traité.

S'il dort, c'est du sommeil d'Homère;

Son sommeil même est respecté.

Et! qu'importe qu'il nous éclaire,

Puisqu'ici-has tout est chinière?

N'écoutons point un vain désir

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