POÉSIKS .MI'LÉKS.
Entre des vers et vos Lisettes Goûtez le destin le plus doux : Votre confesseur est jaloux Des jolis péchés que vous faites.
��212. — AU ROI DE PRUSSE'.
(1750)
Salomon du Nord, ô philosophe roi, Dont l'univers entier contemplait la sagesse ! Les sages, empressés de vivre sous ta loi, Retrouvaient dans ta cour l'oracle de la Grèce : La terre en t'admirant se Laissait devant toi; Et Berlin, à ta voix sortant de la poussière, A l'égal de Paris levait sa tête altière, A l'omhre des lauriers moissonnés à Mohvitz -. Appelés sur tes bords des rives de la Seine, Les arts encouragés défrichaient ton pays ; Transplantés par leurs soins, cultivés, et nourris, Le palmier du Parnasse et Folive d'Athène S'élevaient sous tes yeux enchantés et surpris ; La Chicane à tes pieds avait mordu l'arène. Et ce monstre, chassé du palais de Tliémis, Du timide orphelin n'excitait plus les cris. Ton bras avait dompté le démon de la guerre ; Son temple était fermé, tes États agrandis. Et tu mettais Bourbon au rang de tes amis. Mais parjure à la France, ami de l'Angleterre, Que deviendront les fruits de tes nobles travaux? L'Europe retentit du bruit de ton tonnerre; Ta main de la Discorde allume les flambeaux; Les champs sont hérissés de tes fières cohortes.
��vières en tête de la pièce, mais j'en ai changé l'intitule, d'après les Loisirs de M. de C*" (Chenevières), tome !"■, pages 146 et 147. Les vers relatifs à la pièce de Chauvelin, intitult^e tes Sept Péchés mortels, sont ci-après sous le n° 213. (B.)
1. Voltaire parle de ces vers dans deux lettres du mois de novembre 17."i6. Je les admis, en 1823, dans une édition de ses poésies, avec la date de 1756. C'est par erreur qu'on les date de 1753 dans les Pièces inédites publiées en 1820. (B.)
2. La bataille de Mohvitz, livrée le 10 avril 17 il, fut la première que gagna le roi de Prusse, ou que l'on gagna pour lui pendant qu'il avait pris la fuite.
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