Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/613

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Pour jamais adieu, mes amis, Qui ne me regretterez guère. Vous en rirez, mes ennemis; C'est le requiem ordinaire. Vous en tâterez quelque jour ; Et lorsqu'aux ténébreux rivages Vous irez trouver vos ouvrages, Vous ferez rire à votre tour.

Quand sur la scène de ce monde Chaque homme a joué son rôlet, En partant il est à la ronde Reconduit à coups de sifflet. Dans leur dernière maladie J'ai vu des gens de tous états, Vieux évêques, vieux magistrats, Vieux courtisans à l'agonie : Vainement en cérémonie Avec sa clochette arrivait L'attirail de la sacristie ; Le curé vainement oignait Notre vieille àme à sa sortie ; Le public malin s'en moquait ; La satire un moment parlait Des ridicules de sa vie ; Puis à jamais on l'oubliait ; Ainsi la farce était finie. Le purgatoire ou le néant Terminait cette comédie.

Petits papillons d'un moment, Invisibles marionnettes. Qui volez si rapidement De Polichinelle au néant, Dites-moi donc ce que vous êtes. Au terme où je suis parvenu, Quel mortel est le moins à plaindre? C'est celui qui ne sait rien craindre, Qui Ait et qui meurt inconnu.

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