Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/80

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A plus d’attraits ; l’autre sait mieux aimer.
Il faut, pour plaire à la fière immortelle,
Un esprit juste, un cœur pur et fidèle :
C’est la Sagesse ; et ce brillant séjour
Qu’on vient d’ouvrir, c’est celui de la Gloire.
Le bien qu’on fait y vit dans la mémoire ;
Votre beau nom doit y paraître un jour.
Décidez-vous entre ces deux déesses :
Vous ne pouvez les servir la fois. »
Le jeune roi lui dit : « J’ai fait mon choix.
Ce que j’ai vu doit régler mes tendresses.
D’autres voudront les aimer[1] toutes deux :
L’une un moment pourrait me rendre heureux ;
L’autre par moi peut rendre heureux le monde. »
À la première, avec un air galant,
Il appliqua deux baisers en passant ;
Mais il donna son cœur à la seconde.

    Surtout de l’art de gouverner la terre,
    D’être un héros soit en paix, soit en guerre,
    Est la Sagesse ; et ce noble séjour
    Qu’on vient d’ouvrir…
    Cette version est prise dans le Mercure, tome Ier d’avril 1776 : un vers y est sans rime. (B.)

  1. Variante :
    D’autres voudront les servir.