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HENRI III.

Milan, et il ne peut le prendre. Il y perd une partie de son armée, et il perd par conséquent tout son crédit dans Rome. Il va faire des lois à Bénévent et à Capoue ; mais pendant ce temps les aventuriers normands y font des conquêtes.

Enfin il rentre dans Milan par des négociations, et il s’en retourne selon l’usage ordinaire.

Une maladie le fait mourir à Utrecht le 4 juin 1039.



HENRI III,
dix-septième empereur.

Depuis 1039 jusqu’à 1042. Henri III, surnommé le Noir, fils de Conrad, déjà couronné du vivant de son père, est reconnu sans difficulté. Il est couronné et sacré une seconde fois par l’archevêque de Cologne. Les premières années de son règne sont signalées par des guerres contre la Bohême, la Pologne, la Hongrie, mais qui n’opèrent aucun grand événement.

Il donne l’archevêché de Lyon, et investit l’archevêque par la crosse et par l’anneau[1], sans aucune contradiction : deux choses très-remarquables. Elles prouvent que Lyon était ville impériale, et que les rois étaient en possession d’investir les évêques.

Depuis 1042 jusqu’à 1046. La confusion ordinaire bouleversait Rome et l’Italie.

La maison de Toscanelle avait toujours dans Rome la principale autorité. Elle avait acheté le pontificat pour un enfant de douze ans de cette maison. Deux autres l’ayant acheté aussi, ces trois pontifes partagèrent en trois les revenus, et s’accordèrent à vivre paisiblement, abandonnant les affaires politiques au chef de la maison de Toscanelle.

Ce triumvirat singulier dura tant qu’ils eurent de l’argent pour fournir à leurs plaisirs ; et quand ils n’en eurent plus, chacun vendit sa part de la papauté au diacre Gratien, que le P. Maimbourg appelle un saint prêtre, homme de qualité, fort riche ; mais comme le jeune Benoit IX avait été élu longtemps avant les deux autres, on lui laissa, par un accord solennel, la jouissance du tribut que l’Angleterre payait alors à Rome, et qu’on appelait le

  1. Voyez, tome XI, page 399 ; et ci-après, page 297.