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CHARLES-QUINT.

de septembre, et Maximilien et Marie sont conjointement régents d’Espagne ; mais c’est toujours le conseil d’Espagne, nommé par Charles-Quint, qui gouverne.

1549. L’empereur, retiré dans Bruxelles, fait prêter hommage à son fils aîné, Philippe, par les provinces de Flandre, de Hainaut, et d’Artois.

Le concile de Trente restait toujours divisé. Quelques prélats attachés à l’empereur étaient à Trente. Le pape en avait assemblé d’autres à Bologne. On craignait un schisme. Le pape craignait encore plus que la maison de Bentivoglio, dépossédée de Bologne par Jules II, n’y rentrât avec la protection de l’empereur. Il dissout son concile de Bologne.

Ottavio Farnèse, gendre de Charles-Quint et petit-fils de Paul III, a également à se plaindre de son beau-père et de son grand-père. Le beau-père lui retenait Plaisance, parce qu’il était brouillé avec le pape ; et son grand-père lui retenait Parme, parce qu’il était brouillé avec l’empereur. Il veut se saisir au moins de Parme, et n’y réussit pas. On prétend que le pape mourut des chagrins que lui causaient sa famille et l’empereur ; mais on devait ajouter qu’il avait plus de quatre-vingt et un ans.

1550. Les Turcs n’inquiètent point l’empire ; Soliman était vers l’Euphrate. Les Persans sauvaient l’Autriche ; mais les Turcs restaient toujours maîtres de la plus grande partie de la Hongrie.

Henri II, roi de France, paraissait tranquille. Le nouveau pape, Jules III, était embarrassé sur l’affaire du concile et sur celle de Plaisance. L’empereur l’était davantage de son interim, qui causait toujours des troubles en Allemagne. Quand on voit des hommes aussi peu scrupuleux que Paul III, Jules III, et Charles-Quint, décider de la religion, que peuvent penser les peuples ?

La ville de Magdebourg, très-puissante, était en guerre contre le duc de Mecklenbourg, et était liguée avec la ville de Brême. L’empereur condamne les deux villes, et charge le nouvel électeur de Saxe, Maurice, de réduire Magdebourg ; mais il l’irritait en lui marquant cette confiance. Maurice justifiait son ambition qui avait dépouillé son tuteur et son parent de l’électorat de Saxe, par les lois qui l’avaient attaché au chef de l’empire ; mais il croyait son honneur perdu par la prison du landgrave de Hesse, son beau-père, retenu toujours captif, malgré sa garantie, et malgré celle de l’électeur de Brandebourg. Ces deux princes pressaient continuellement l’empereur de dégager leur parole. Charles prend le singulier parti d’annuler leur promesse. Le