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AVERTISSEMENT DE BEUCHOT.
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Dans l’édition in-4o des Œuvres de Voltaire, le Siècle de Louis XIV forme, avec le Précis du Siècle de Louis XV, les tomes XI et XII, datés de 1769. Le Siècle de Louis XIV se trouve dans les tomes XVIII et XIX de l’édition encadrée, ou de 1775 : c’est la dernière édition authentique donnée du vivant de l’auteur.

Les éditions de Kehl contiennent quelques additions posthumes, parmi lesquelles il en est une qui me laisse quelques doutes de son authenticité. Dans la liste des maréchaux, à l’article Berwick (voyez page 14), on parle des Mémoires de Berwick, publiés par l’abbé Hook, en 1778. Ce sont les véritables Mémoires du maréchal. Dans deux notes du chapitre xxi, Voltaire cite, pour les critiquer, ceux qui avaient été fabriqués par l’abbé Margon, et publiés en 1737. A-t-il vu la publication de l’édition de l’abbé Hook ? Voltaire est mort dans la nuit du 30 au 31 mai 1778, après quelque temps de maladie. Le Catalogue hebdomadaire n’annonce les Mémoires que dans sa feuille du 13 juin. L’Année littéraire, en rendant compte des Mémoires, année 1778 (tome V, page 181 et suiv.), parle de Voltaire comme n’existant plus. Toutes les notes du Siècle de Louis XIV, où il est question des Mémoires publiés par Hook, sont des éditeurs de Kehl, qui, dans le chapitre XXI, à la suite d’une note de Voltaire, établissent que les Mémoires de Berwick, cités par Voltaire, ne sont pas ceux qu’a publiés l’abbé Hook.

De toutes les éditions qui ont paru depuis celles de Kehl, je ne parlerai que d’une qui fut publiée, il y a dix ans, sous ce titre : Siècle de Louis XIV, par Voltaire ; nouvelle édition, avec des retranchements, des notes et une préface, par Mme la comtesse de Genlis, 1810, trois volumes in-12. L’éditeur moderne annonce avoir ôté « tout ce qui souillait et déparait » cet ouvrage, qu’elle trouve « instructif et rempli de faits intéressants ». Ce qui choque surtout Mme de Genlis, ce sont les « épigrammes sans nombre sur les prêtres, et la satire calomnieuse et continuelle de la religion et de la piété ». Aussi, en réduisant à trente-six les trente-neuf chapitres de Voltaire, a-t-elle supprimé le chapitre du Calvinisme, celui du Jansénisme, celui sur les Cérémonies chinoises ; et çà et là beaucoup de morceaux. Les préliminaires ont été reportés à la fin du troisième volume.

Avant d’être mutilé par Mme de Genlis, le Siècle de Louis XIV avait été condamné à Rome les 22 février et 16 mai 1753.

Dans le chapitre Ier de son livre (voyez pages 155-56), Voltaire parle des quatre siècles des lettres et des arts. A.-J. Roustan, à qui Voltaire adressa, en 1768, des Remontrances et des Instructions, en publiant, en 1764, un volume in-8o intitulé Offrande aux autels et à la patrie, y compris un Examen historique des quatre beaux siècles de M. de Voltaire. Roustan pense que Voltaire loue beaucoup trop Louis XIV. C’est aussi l’opinion de feu Lémontey, dans son Essai sur l’établissement monarchique de Louis XIV, 1818, in-8o ».

Peu après les premières impressions du Siècle de Louis XIV, avait paru le Siècle politique de Louis XIV, ou Lettres du vicomte de Bolingbroke sur ce sujet, avec les pièces qui forment l’histoire du Siècle de M. F. de Voltaire, et de ses querelles avec MM. de Maupertuis et de La Beaumelle,