Aujourd’hui, en 1772, il y a juste quatre mille huit cent soixante et dix-huit ans que les brachmanes se vantent d’avoir par écrit leur première loi sacrée, intitulée le Shasta, quinze cents ans avant leur seconde loi, nommée Veidam, qui signifie la parole de Dieu. Le Shasta contient cinq chapitres : le premier, de Dieu et de ses attributs ; le second, de la création des anges ; le troisième, de la chute des anges ; le quatrième, de leur punition ; le cinquième, de leur pardon, et de la création de l’homme.
Il est utile de remarquer d’abord la manière dont ce livre parle de Dieu.
« Dieu est un ; il a créé tout ; c’est une sphère parfaite sans
commencement ni fin. Dieu conduit toute la création par une
providence générale résultante d’un principe déterminé. Tu ne
rechercheras point à découvrir l’essence et la nature de l’Éternel,
ni par quelles lois il gouverne ; une telle entreprise est vaine et
criminelle ; c’est assez que jour et nuit tu contemples dans ses
ouvrages sa sagesse, son pouvoir et sa bonté. »
Après avoir payé à ce début du Shasta le tribut d’admiration que nous lui devons, voyons la création des anges.
« L’Éternel, absorbé dans la contemplation de sa propre
existence, résolut, dans la plénitude des temps, de communiquer
sa gloire et son essence à des êtres capables de sentir et de partager sa béatitude, comme de servir à sa gloire. L’Éternel voulut, et ils furent. Il les forma en partie de son essence, capables de perfection et d’imperfection, selon leur volonté.
« L’Éternel créa d’abord Birma, Vitsnou et Sib ; ensuite Mozazor et toute la multitude des anges. L’Éternel donna la prééminence à Birma, à Vitsnou et à Sib. Birma fut le prince de
l’armée angélique ; Vitsnou et Sib furent ses coadjuteurs. L’Éternel divisa l’armée angélique en plusieurs bandes, et leur donna
à chacune un chef. Ils adorèrent l’Éternel, rangés autour de son
trône, chacun dans le degré assigné. L’harmonie fut dans les
cieux. Mozazor, chef de la première bande, entonna le cantique
de louange et d’adoration au Créateur, et la chanson d’obéissance
à Birma, sa première créature ; et l’Éternel se réjouit dans sa
nouvelle création. »