sont condamnés tour à tour par un homme qui n’était pas encore chrétien.
Les deux factions employèrent également l’artifice, la fraude, la calomnie, selon l’ancien et l’éternel usage. Constantin les laissa disputer et cabaler ; il avait d’autres occupations. Ce fut dans ce temps-là que ce bon prince fit assassiner son fils, sa femme, et son neveu le jeune Licinius, l’espérance de l’empire, qui n’avait pas encore douze ans.
Le parti d’Arius fut toujours victorieux sous Constantin. Le parti opposé n’a pas rougi d’écrire qu’un jour saint Macaire, l’un des plus ardents sectateurs d’Athanase, sachant qu’Arius s’acheminait pour entrer dans la cathédrale de Constantinople, suivi de plusieurs de ses confrères, pria Dieu si ardemment de confondre cet hérésiarque que Dieu ne put résister à la prière de Macaire ; que sur-le-champ tous les boyaux d’Arius lui sortirent par le fondement, ce qui est impossible ; mais enfin Arius mourut.
Constantin le suivit une année après, en 337 de l’ère vulgaire. On prétend qu’il mourut de la lèpre. L’empereur Julien, dans ses Césars, dit que le baptême que reçut cet empereur quelques heures avant sa mort ne guérit personne de cette maladie.
Comme ses enfants règnèrent après lui, la flatterie des peuples romains, devenus esclaves depuis longtemps, fut portée à un tel excès que ceux de l’ancienne religion en firent un dieu, et ceux de la nouvelle en firent un saint. On célébra longtemps sa fête avec celle de sa mère.
Après sa mort, les troubles occasionnés par le seul mot consubstantiel agitèrent l’empire avec violence. Constance, fils et successeur de Constantin, imita toutes les cruautés de son père, et tint des conciles comme lui ; ces conciles s’anathématisèrent réciproquement. Athanase courut l’Europe et l’Asie pour soutenir son parti. Les eusébiens l’accablèrent. Les exils, les prisons, les tumultes, les meurtres, les assassinats, signalèrent la fin du règne de Constance. L’empereur Julien, fatal ennemi de l’Église, fit ce qu’il put pour rendre la paix à l’Église, et n’en put venir à bout. Jovien, et après lui Valentinien, donnèrent une liberté entière de conscience ; mais les deux partis ne la prirent que pour une liberté d’exercer leur haine et leur fureur.
Théodose se déclara pour le concile de Nicée ; mais l’impératrice Justine, qui régnait en Italie, en Illyrie, en Afrique, comme tutrice du jeune Valentinien, proscrivit le grand concile de Nicée ; et bientôt les Goths, les Vandales, les Bourguignons, qui se répandirent dans tant de provinces, y trouvant l’arianisme établi, l’em-