Si vous y paraissez, votre mort est jurée.
Eh ! Qui de mes états me défendrait l’entrée ?
Du sceptre de Polybe un autre est l’héritier.
Est-ce assez ? Et ce trait sera-t-il le dernier ?
Poursuis, destin, poursuis, tu ne pourras m’abattre.
Eh bien ! J’allais régner ; Icare, allons combattre :
À mes lâches sujets courons me présenter.
Parmi ces malheureux, prompts à se révolter,
Je puis trouver du moins un trépas honorable :
Mourant chez les Thébains, je mourrais en coupable ;
Je dois périr en roi. Quels sont mes ennemis ?
Parle, quel étranger sur mon trône est assis ?
Le gendre de Polybe ; et Polybe lui-même
Sur son front en mourant a mis le diadème.
À son maître nouveau tout le peuple obéit.
Eh quoi ! Mon père aussi, mon père me trahit ?
De la rebellion mon père est le complice ?
Il me chasse du trône !
Vous n’étiez point son fils.
Icare !…
Je révèle en tremblant ce terrible secret ;
Mais il le faut, seigneur ; et toute la province…
Je ne suis point son fils !
A tout dit en mourant. De ses remords pressé,
Pour le sang de nos rois il vous a renoncé ;
Et moi, de son secret confident et complice,
Craignant du nouveau roi la sévère justice,
Je venais implorer votre appui dans ces lieux.