Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/154

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1 34 F R A G M E N T S 1 ) ’ A R 1’ I- : .MIRE.

i)"un fou trop mal éteint a raiiiiiir rardcur.

Ma mort, qu’en même temps Pallante a prononcée,

N"a pas du moindre trouble occupé ma pensée ;

Je n’y songeais pas même ; et mon ftme en ce jour

N’a de tous ses malheurs senti que son amour.

A quelle honte, ô dieux, m’avez-vous fait descendre 1

Ingrate à Philotas, infidèle à Cassandre,

Mon ca’ur, empoisonné d’un amour dangereux,

Fut toujours criminel et toujours malheureux :

Que leurs ressentiments, que leurs haines s’unissent ;

Tous deux sont oflensés, que tous deux me punissent

Qu’ils viennent se baigner dans mon sang odieux !

CÉPHISE.

Madame, un étranger s’avance dans ces lieux,.

ARTÉMIliE.

Si c’est un assassin que Pallante m’envoie, Céphise, il peut entrer ; je l’attends avec joie, O mort ! avec plaisir je passe dans tes bras… Céphise, soutiens-moi : grands dieux ! c’est Philotas !

SCENE II. •

IMIILOTAS, ARTÉMIRE, CÉIMIISE.

ARTÉMIUE.

Quoi ! c’est vous que je vois ! quoi ! la parque ennemie A respecté le cours d’une si belle ^ie !

Philotas adresse des reproches à Arténiire, sur ce qu’elle lui a niauqué de lui (Ml passant dans les bras do Cassandre, et lui raiip(>lle l’amour dont ils (uit brùN’ l’un pour l’autre,

PHILOTAS.

F^st-ce ainsi que vous m’avez ai UK" ?

ARTÉMIUK.

Vous pouvez étaler aux yeux d’une inOdèle La haine et le nu’pris que vous avez pour elle. Accablez-moi des noms réservés aux ingrats ; Je les ai ni(ril(s, je ne m’en plaindrai pas. Si pourtant Philotas, à liavers sa coK’re, Daignait se souvenir combien je lui fus chère, Qu(ii([ue indigne du jour cl de laiil d’îiiuitié.