Vos gardes sont-il pr^ts ? puis-je enfin l’avertir
Oui, j’ai tout ordonné ; la reine peut partir.
Souffrez donc qu’à l’instant un serviteur fidèle
Se prépare, seigneur, à marcher après elle
Allez ; loin de ces lieux je conduirai vos pas :
Ce séjour odieux ne la méritait pas.
Qu'un dépôt si sacré soit respecté des ondes !
Que le ciel, attendri par ses douleurs profondes,
Fasse lever sur elle un soleil plus serein !
Et vous, vieillard heureux, qui suivez son destin,
Des serviteurs des rois sage et parfait modèle,
Votre sort est trop beau, vous vivrez auprès d'elle.
Scène II.
Mais déjà le roi vient ; déjà dans ce séjour
Le son de la trompette annonce son retour.
Quel retour, justes dieux ! que je crains sa présence !
Le cruel peut d'un coup assurer sa vengeance.
Plût au ciel que la reine eût déjà pour jamais
Abandonné ces lieux consacrés aux forfaits !
Oserai-je moi-même accompagner sa fuite ?
Peut-être en la servant il faut que je l'évite...
Est-ce un crime, après tout, de sauver tant d'appas ;
De venger sa vertu ?... Mais je vois Idamas.
Scène III.
Ami, j'épargne au roi de frivoles hommages,
De l'amitié des grands importuns témoignages,