31i DISCOURS
(|iie nous nous imposons do t^aiotô do cœur. Mais soyez persiiadô, iiiylord, ([110 plus un (Hrangcr connaîtra notre langue, et plus il se ivconcilicra avec cette riino ([iii rollVaic (fahord. Xon-seuleinent elle est. nécessaire à notre tragédie, mais elle embellit nos comé- dies mômes. Un l)on mot en vers en est retenu plus aisément : les |)ortraits de la vie liumaiiie seront toujours plus frappants on vers <[u’en prose ; et ({ui dit vers, eu français, dit nécessairement des vers rimes : en un mot, nous avons des comédies en prose du <*élol)re AFolièro, ([ue Ton a (Hé obligé de mettre en vers après sa mort’, et (jui no sont plus jou(es ([ue do cotte maiii^’i'O nouvelle.
CnractiTe (Ut tlirâlrc iiiu/lais.
Ne pouvant, mylord, liasarder sur le théâtre fran( ; ais des \ers non riinés, tels cju’ils sont en usage en Italie et en Angleterre, j’aurais du moins voulu transporter sur notre scène certaines beautés de la vôtre. Il est vrai, et je l’avoue, que le théâtre anglais est bien défectueux. J"ai entendu de votre bouche que vous n’aviez pas une bonne tragédie : mais en récompense, dans ces pièces si monstrueuses, \(tus a\oz dos scc’uos admirables. \l a uuukiih’ jusqu’à présent à ])ros(|uo tous les autours tragiques de votre nation cotte pui’ot(, cette conduite r(’guli(’ro, ces bienséances de l’action et du stylo, cette élégance, et toutes ces tinessos de l’art qui ont établi la réputation du théâtre franç-ais depuis le grand (lor- neille ; mais vos pièces les plus irréguli(’ros ont un grand m(’rite, <(^st celui do l’action.
Défaut (hi thrâlff frannih.
Nous avons en France des tragédies estimées, qui sont plut(jt des conversations qu’olk^s ne sont la représentation d’un événe- ment. Un auteur italien m’écrivait dans une lettre sur les tlu’à- tres : « Un critico dol iu)stro P/isioi- Fido disse che qiud componi- mento era un riassiinlo di bollissimi madrigali : credo, scaIacsso, che direbi)e délie tragédie tVancosi cbo sono un riassunto di belh ; olegie e souluosi epilalami-. ».l’ai bien pour ([ue cet Italien
(le cos lettres, et en avait iiiriii ; ’ tradiiil <l(’s passades dans une note, jtage 3.")i’ de la lettre A de son Nouveau Dictionnaire liistoriqne.
1. Il n’y a que le Festin de Pierre, mis en vers par T. (^(HMKMlle, (lui soit joué. Mais les autres tentatives de mettre en vers la jjroso de Molière n’ont point en di’ succès. (lî.)
’2. H Un critique de notre Vastor fulo dit que cette composition est une réunion